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Segment-1 -- Récupération de la maison à Bécancour

Segment-2 -- Récupération de la maison

Segment-3 -- Récupération de la maison

Segment-4 -- Remontage, fondations, les murs

Segment-5 --Remontage, les murs, charpentes de toit

Segment-6 -- Isolation

Segment-7 -- Dossier futur à venir
Segment-8 -- Dossier futur à venir
Segment-9 -- Dossier futur à venir

 


Ce dossier, présente une maison ancestrale que j'ai récupéré entre février et août 2007 dans la région de Bécancour, sur la rue des Ormes..

Ce dossier de la maison CORMIER, présente de façon chronologique, les photos et explications, accumulées tout au long de la récupération de cette maison d'influence Française.

 

La récupération de la maison Cormier s'est effectuée avec plusieurs systèmes de numérotages appropriés pour chaque section de matériaux importants. Un dossier des différents paramètres techniques nécessaires au remontage, accompagne le tout. Également, plus d'un millier de photos témoins et explicatives, ont été prises tout au long du processus de récupération de la maison.

Cette maison exceptionnelle, (dû à sa rareté, son impressionnant état de conservation et ses attributs de construction d'influence Française), se situe dans une classe à part. Prenez le temps d'examiner les photos ci-bas et d'y lire les commentaires, pour mieux comprendre la valeur exceptionnelle de cette maison ; et pour suivre le cheminement de récupération de la maison, qui s'est effectué de Mars à Août 2007.

Nous sommes à fouiller présentement dans des vieux papiers de la famille Cormier, le plus ancien contrat trouvé jusqu'à maintenant sur cette maison, date de 1785, mais la maison vient de plus loin encore. D'ailleurs tous les anciens contrats des Cormier sont disponibles à la copie, pour les futurs acquéreurs de la maison, ou pour des chercheurs.

Voici mes premières impressions en ce début Mars 2007, lors de l'examen primaire de la maison à l'acquisition. Mes commentaires évolueront tout au long des différents travaux de curetage que je ferai sur la maison, dans les mois à venir. Mes impressions de ce début Mars 2007, vont se modifier, à la suite des découvertes historiques que la maison me dévoilera, à mesure que je la ... déshabille ...

Maison bien conservée, probablement construite entre 1790 et 1815. En plein dans le courant Néo-classique naissant, possédant par contre, une charpente de toit qui puise son architecture et sa façon d'être construite, dans des attributs anciens du régime Français. On peut l'admirer au centre du faîtage du grenier (Poinçons, panne faîtière, sous-faîtes et contreventements).

Cette maison possède de beaux matériaux ancestraux, encore présents et non altérés. Entre autres, 2 planchers de larges madriers de pin, délignés avec la forme de l'arbre, rabotés à la main sur face d'apparence, une belle usure de pieds sur les faces servant de planchers, avec quelques indices de traits de scies droits, indiquant que ces planches ont été sciées de « scie de châsse ». Ces planchers épais de 1 pouce et demi et bouvetés, se situent au r.d.c. (rez-de-chaussée), et à l'étage. On peut également parler comme beaux matériaux disponibles dans cette maison, des petites portes de chambres et placards à panneaux soulevés à l'étage, murs de planches moulurées au R.D.C., murs en pièces sur pièces non altérées par des découpes postérieures et très saines au premier abord, vieil escalier et rampes, moulures, plancher d'épinette en lattes de 4 à 7 pouces de large.
 
La charpente de toit de cette maison est splendide avec ses influences du régime Français. Sept fermes de toit au total, dont 4 fermes composés de 2 chevrons (arbalétriers), entraits, et poinçons (qui se rendent jusque sur les entraits) et 3 autres fermes de toit composés de chevrons volants (sans entraits à l'origine).Beaux jeux de contreventements au centre du toit. Il manque, 2.5 contreventements, un sous-faîte, un bout de poinçons, et un bout de chevrons volant,. (Ils ont été coupés, il y a très longtemps, pour laisser place à : une ancienne cheminée de brique située mur pignon Nord, une lucarne en façade, et une petite fenêtre sur le pignon Sud). La restauration nécessaire pour recréer la charpente du toit dans son entité d'origine, est simple à faire. J'ai les pièces de bois de remplacement nécessaire de même époque. La pente du toit est forte, 48.5 degrés, encore une caractéristique très Française.
 
La planche du toit est tout aussi impressionnante, large avec traits de sciage droit (scie de châsse) ou faces intérieures équarries à la hache. Planches non bouvetées, épaisses, larges. Elles sont clouées à l'horizontale sur les chevrons, avec coyaux apparents au grenier à la base du toit, vues de l'intérieur ; ce qui nous indique que la toiture a été construite à son origine, avec coyaux, suivant la mode pittoresque du toit galbé à la « Québécoise » typique de l'influence néo-classique de cette époque. Planches probablement clouées à clous forgés.
 
Également les larges planches d'origine en pin, posées à la verticale sur les pignons et le revêtement extérieurs des murs, sont encore présentes, bien visibles du grenier et semblent en bon état sur un très bon pourcentage. ( Cette planche est présentement cachée de l'extérieur, par 2 revêtements postérieurs : carreaux d'amiante, et en dessous, déclins de planches horizontales). Le curetage extérieur révèlera la vérité finale sur mes expectatives.
 
C'est une maison de près, ou plus de 200 ans. Elle a toujours été bien entretenue et c'est la raison de cet excellent état de conservation pour son âge. Mêmes les soles et lambourdes à la cave sont saines. C'est une charpente de maison rare de nos jours. Les travaux de curetage et de récupération démarrent à la mi-mars 2007, c'est le temps de venir la visiter dans son jus.
 
La maison est au 6875 chemin des Ormes à Ste Gertrude, ce chemin des Ormes peut se prendre par le rang St-Michel de St-Célestin (route 226), ou par le Boul. Nicolas Perrot à Bécancour, ou par le Boul. industriel qui se rend directement à Ste-Gertrude en face du Parc portuaire industriel, via le rang des Épinettes et des Ormes. C'est une maison qui faisait autrefois partie de Bécancour avant la fondation du village de Ste-Gertrude. La première colonisation de la région du village actuel de Bécancour, c'est très vieux (fin 1600 je crois). Ces chemins, Nicolas-Perrot qui longe la rivière Bécancour et des Ormes qui embranche Nicolas-Perrot, sont également très vieux.

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La maison a été surélevé du sol par une fondation de béton qui englobe l'ancien solage de pierre (début 20ième) et re-surélevé de 1 pied à sa base par l'ajout d'une nouvelle sole sous la maison, avant de l'asseoir sur la fondation de béton que l'on voit actuellement. Cette nouvelle sole qui rehausse la maison n'est visible que de la cave, à l'extérieur, 2 revêtements successifs de la maison (sur une période d'environ 100 ans), la cache.

Donc prenez une feuille de papier, et sur la photo ci haut, cachez la fondation + 1 pied de moins à la base de la maison, vous allez découvrir les belles proportions de cette maison de caractère Français à son origine lorsqu'elle était plus près du sol.

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D'après mon expérience, lorsque j'aurai cureté la partie gauche du mur Façade, on va découvrir qu'il y avait à l'origine 2 fenêtres à cet endroit, au lieu d'une seule comme présentement.
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Une moulure appliquée de type « couvre-joints », couvre les joints, des madriers de pin (qui forment plafond-plancher du R.D.C. et de l'étage). Ce qui donne l'imitation d'un plafond à caissons. À certains endroits de ce plafond illustré sur la photo ci haut, 3 moulures sont cloués sur 1 seul madrier, (une moulure est alors clouée au centre du madrier, pour garder une certaine symétrie de largeur de caissons, vue d'en bas). Ça peut vous donner une idée de la largeur de certains madriers.

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Vu des madriers de pin du plancher d'origine du R.D.C., vue de la cave. Semble en bel état de conservation. Sur le dessus, au R.D.C ., 3 planchers le recouvre actuellement (ils seront curetés prochainement). On y remarque un contreplaqué avec tuiles (installé vers 1960-80 ?), en dessous plusieurs couches de prélarts collés sur un ancien plancher de bois franc à clous ronds (1910-50 ?), en dessous un plancher en planchettes d'épinette de 4 à 5 pouces de large à clous carrés (1850-80 ?), et en dessous finalement le gros plancher de madriers de pin d'origine de la construction de la maison, que l'on remarque à la cave.

 

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Présentement en ce 23 mars, l'étage de la maison (qui est rendu un vaste grenier) est entièrement cureté des matériaux de divisions et plafonds de chambres. On peut y voir clairement la magnifique charpente de toit Française, ainsi que les belles et grosses planches du toit et des pignons, le tout en excellent état de conservation.

Après le curetage de trois épaisseurs de plancher (contreplaqués avec tapis collés, prélarts de 1943-45 d'après les journaux découverts sous ceux-ci, et finalement une épaisseur de planchettes d'épinette très usées), les madriers du plancher apparaissent. Ils sont impressionnants par la grosseur (plusieurs de 14 à 21 pouces de large) et leur belle conservation patinée par le pied des premiers habitants de la maison.

Des cicatrices au toit nous montre l'emplacement d'une ancienne cheminée de pierres, au « presque-centre-arrière » de la maison. Grosse cheminée qui devait posséder invariablement un âtre au R.D.C.

Cette maison a plusieurs qualités ancestrales Françaises. Les murs, vus de l'extérieur, ont un bon fruit Français. (Fruit = les murs penchent vers l'intérieur, ce n'est pas croche, on bâtissait ainsi. Un simple principe de force et de solidité pour l'ensemble structural du bâtiment)

La maison Cormier est similaire sous plusieurs angles, à la maison Leblanc décrite sur les pages 7 et 8 de ce site. La maison Leblanc, a fait l'objet d'une capsule à l'émission de "Passion Maisons" à St-Grégoire (Ville de Bécancour), diffusé en octobre et décembre 2006.

Sur les prochaines photos, numéros :15 à 20, quelques images de la charpente du toit dans son état d'origine, lorsque cet étage de la maison n'était qu'un vaste grenier. Vous remarquerez que c'est encore très sain et bien préservé. Superbe charpente, légèrement altérée, voir photos 21 à 24.
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Les bandes jaunes tendues dans la charpente, indiquent les trois morceaux (1 sous-faîte et 2 contrevents), qui ont été enlevés pour laisser place à une cheminée de brique, dans la dernière moitié du 19ième. On peut voir sur le côté gauche de la photo, les marques de ciment blanc des joints de briques, imprimés sur le poinçon du pignon ; et la cicatrice au faîte de cette cheminée de brique. Ces pièces sont facilement remplaçables par des semblables de même facture. À droite de la photo en haut, on voit en partie (indiqué par une bande jaune), l'emplacement de la première cheminée de pierre d'origine au presque centre-arrière du toit.

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Sur l'autre mur pignon (Droit), il y a encore une petite réparation à faire dans la charpente du toit. On a coupé la moitié du contreventement et une partie du poinçon de pignon, pour mettre une petite fenêtre. Les bandes jaunes indiquent ce qui manque, encore ici aisément réparable.
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Ici on regarde le versant arrière du toit, et les bandes jaunes au milieu de la photo indique le volume de la cheminée de pierre d'origine. À la base de ce marquage jaune (on voit une petite planche de travers), il y a encore les cicatrices de la coupe des planches de toit pour laisser passer cette cheminée. En haut de ce marquage jaune, les planches plus foncées au faîte, ont été installés pour boucher ce gros trou de la cheminée de pierre, lorsqu'on a détruit cette cheminée dans la dernière moitié du 19iéme siècle, pour laisser place à la cheminée de brique du mur-pignon gauche, à l'extrême gauche de la photo. À cette même extrême gauche, on remarque les bandes jaunes de la reconstitution à faire sur la charpente (voir photo 21).

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Une vue sur le versant Façade du toit. En bas de la photo, on remarque la découpe des planches du toit pour la construction de la grosse lucarne qui n'est pas de l'origine de la maison, mais de l'époque de la cheminée de brique probablement.

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On voit ici, le pignon Gauche, pente du toit de 48 degrés. Tout est en très bon état de conservation ; pour une maison bicentenaire c'est remarquable. Les planches de pignons vont êtres numérotés et récupérés à 100%, elles sont toutes en bon état. Il n'y manque qu'un nettoyage et lors de la réinstallation à la restauration, ça va être un mur superbe. (voir aussi photo 30)

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Planches de toit d'origine, épaisses, larges, trait de scie de châsse, délignées avec la forme de l'arbre. Regardez- moi la couleur de ça ! Y'a pas de teinture là-dessus, c'est 200 ans de chaleur de grenier qui a patiné la planche.

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Sur les prochaines photos, numéros : 27-28-29, on remarque que des planches de toit, portent des marques d'équarrissage à la hache. Ce sont des « planches de croûte ». (Voir dossier maison Leblanc pour l'explication de la provenance de ce type de planche). On peut remarquer le gigantisme de ces planches. Certaines planches semblent plus "grises", c'est à cause de l'isolant (de la cellulose) qui était sur place au-dessus des chambres. Certaines particules sont encore accrochées au bois, un simple lavage léger de cette planche de toit va redonner une couleur homogène et rehausser la patine de ce matériau.

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Détail de la planche du pignon Gauche.

Les photos numéros : 31 à 36, donnent un aperçu des madriers de pin du plancher, larges, délignés avec la forme de l'arbre, sains.

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Sur cette photo 33, on voit des madriers de planchers de 21 pouces de large. Impressionnant de penser au volume des premiers arbres de cette région.

 

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Vues du mur pignon Droit et du mur Façade. On remarque sur la photo 35, l'emplacement (ruban jaune) de la cheminée d'origine en pierre, lorsqu'elle traversait le plancher pour aboutir sur un âtre de cuisson et de chauffage au R.D.C. en dessous. Les sablières sur le dessus du pourtour des murs de pièces sont intactes à 100%.

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Vues du mur pignon Gauche et du mur Façade. Encore ici, les indices par terre de l'emplacement de la cheminée de pierre. La planche grise par terre, au centre de la photo, n'est qu'un morceau de contreplaqué, déposé là pour cacher (pour la sécurité pendant les travaux), un trou rond dans le plancher, qui était destiné au passage d'un ancien tuyau de poêle à bois, celui-ci, « courait » d'une chambre à l'autre sur cet étage, pour le chauffage, avant de venir se brancher dans la cheminée de brique du pignon Gauche, qui était une « cheminée sur tablette » (dernière moitié du 19ième)

En ce 30 mars 2007, le R.D.C. est entièrement cureté.

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