Faq : Informations GÉNÉRALES

 

Prix Hommage à Michel Martel.

 

La 7e édition des Rendez-vous Maestria 

Le patrimoine joue un rôle fédérateur au Québec dans 

le développement de nos régions

 

MONTRÉAL, LE 18 AVRIL 2023 

Le Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ) est fier de la tenue de la 7ème édition de son évènement annuel, Les Rendez-vous Maestria de l’architecture et du patrimoine.

 

Une formule en présentiel qui a permis de réunir autour des notions de préservation et de protection du patrimoine des ’acteurs d’ici comme à l’international.

Cette édition fut porteuse de modèles et de solutions, elle a su prouver que la sauvegarde et la mise en valeur de notre patrimoine collectif passent autant par les donneurs d’ouvrages, que par le partage de connaissances, de techniques spécialisées, de savoir-faire et une approche pluridisciplinaire. 

 

De son côté le prix Hommage 2023 a été remis à Michel Martel 

pour son travail de sauvegarde et de sensibilisation.  

Depuis 50 ans, son œuvre compte plus de 70 maisons ancestrales sauvées de la démolition et connaissent une seconde vie dans toutes les régions du Québec.  

Chacun de ces bâtiments est une partie de notre histoire, un témoin de notre style de vie, de nos façons de construire, de nos savoir-faire, un lien qui tisse nos communautés.  

Ces 70 témoins, plantés à travers le Québec, continuent d’orner nos villes, nos villages et nos campagnes grâce à sa passion et son dévouement envers notre patrimoine.

Les bâtiments de notre "patrimoine modeste" conservés grâce à vos interventions est digne de mention.
Vos travaux ont contribué et contribuent encore à sensibiliser à l’importance de la conservation de cet héritage.

 


Marc Douesnard (forgeron) président du CMAQ
remettant le prix HOMMAGE Maestria 2023, à Michel Martel, le 13 avril 2023.

 

Voici le texte de remerciement de Michel Martel,

très poétique-historique, qui a ravi l'auditoire.

 

C’est avec un peu de gêne que je me considère chanceux de recevoir aujourd’hui, cet hommage inattendu du Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ), pour ma contribution à la sauvegarde du patrimoine bâti.

Le rendez vous Maestria 2023 du CMAQ, est orienté vers les intérieurs patrimoniaux.

Voici donc quelques envolées sur le sujet, que l’on peut approfondir sur mon site :

 

Je suis très fier de contribué avec mon site internet piecesurpiece.com, à la transmission de connaissances sur l’art populaire de bâtir et d’ornementer les maisons patrimoniales du Québec.

Comme plusieurs le savent, je sauve in extrémis, avec peu de moyens et beaucoup de passion depuis 1975, des maisons destinées indubitablement au pic de la démolition.

Pour récupérer, une structure de maison ancienne ainsi que les matériaux anciens d’importance encore présents, le premier travail ardu commence par des étapes de curetages manuels des murs et autres parties du bâtiment.
Ces curetages nous révèlent les “vies antérieures” de la maison, qui se présentent toujours en couches de matériaux superposés un sur l’autre.

Au fils des années, au fils des générations, des rénovations diverses s’accumulent sur les murs en matériaux et ornementations qui suivent les courants de la mode.

En “descendant dans les époques du temps” avec ces curetages muraux intérieurs, lorsque l’on atteint la première “couche de vie” des premiers occupants de la maison, nous apparait l'époque primale dite “d’établissement” ... dans toute sa simplicité pure.
C’est toujours très attendrissant et ça "donne des frissons" d’étudier, d'éveiller, ces indices d’habitations, qui dénotent souvent "la survie", mais aussi le fierté de ces premières familles  pionnières, de "faire beau" dans son chez soi.

 

Ces maisons dites “de campagne”, d’architecture populaire,
sont souvent de petits joyaux de notre terroir.
Savoir faire traditionnel, techniques empiriques du "savoir faire", transmis de générations en générations.

Architecture d’humilité, réalisé par des artisans, souvent les colons eux-mêmes, influencés par le mimétisme local.

On ne peut pas se payer les beaux lambris d’assemblages muraux, les moulurations complexes du presbytère ou des maisons nobles régionales.
On va donc les imiter à sa façon, avec simplicité, inventivité, débrouillardise.

La maison possède souvent un beau calibrage naïf, dans l’équilibre des proportions d’ensemble de ses formes architecturales.
Équilibre dans les “proportions de volumes”, que certains architectes de notre temps, auraient intérêts à s'enlever le "foulard du coup" et à s’inspirer en “toute humilité”, par une observation plus alerte des proportions architecturales "instinctives" des bâtisseurs anciens.

Dans la maisons simple d’établissement d’origine, on vit souvent pauvrement en apparence murale intérieure, directement sur les murs structurels bruts en pièce sur pièce écarris à la hache,.

Murs de pièce sur pièce quelques fois demeurés sur le bois vieilli, bruni par les “boucanages” de chauffage et cuisson à l’âtre, au “box stove”, aux belles cuisinières de fonte naissantes du tournant des 18-19èmes siècles.
Patine également brunie par les fumées de pipes, les lampes à l’huile, l’emboucanage estival intérieur contre mouches et maringouins, etc.

Murs étoupés à la filasse de lin, tombée en résidus au sol, lors des corvées automnales de "brayage" du lin. Corvées que les femmes du rang organisaient entre elles.
Murs étoupés aussi des fibres d’écorce de cèdre, épines de pin et autres végétaux.

Souvent murs de pièce sur pièce, blanchis au lait de chaux.

Blanchiment hygiénique pour éloigner la vermine, désinfecter des maladies hivernales, éclairer les intérieurs sombres.
Mais surtout, blanchiment des murs pour la fierté, l’orgueil personnel de montrer un intérieur propre.

Les murs parlent et suintent d’indices du passé. On adapte la maison aux goûts du jour au fil des générations, au fil de sa richesse.

Les murs racontent les naissances, les mariages, les mortalités ; douleurs incrustées dans les murs par des médailles que l’on cache dans une fente de crépi, entre deux planches, ou sous une moulure.

Les murs apparaissent aussi enduits d’un crépi épais d’argile glaiseuse du terroir de proximité, ou d’un mortier de chaux sable et eau.

Enduits retenus par le très ancien picottis de chevillettes, ou par des lattis de branches d’aulne fendues à la main, fixées à clous de “main de forge” ou clous tranchés industriels du 19ème.

Murs de crépi peints au lait de chaux blanc ou coloré.

De l’ornementation est peinte directement sur les murs ou sur les planchers. Comme par exemple, des plintes de bas murs peintes au “noir de suie (noir de fumée)”. Des moulures appuies-chaise ou des cimaises dessinées en couleurs au mur ; des dessins naïfs peints sur les planchers.

Des galettes épaisses, de multiples couches de tapisseries de papiers peints et de journaux d’époque, viennent également décorés l’intérieur avec des motifs suivant les courants de la mode.

On y va avec ses moyens, les papiers peints à 1 couleur d’impression, sont moins dispendieux que ceux à 2-3-4 couleurs .

Ces épaisseurs de vies antérieurs en papiers peints, Raynald Bilodeau, retraité de Parc-Canada en a collectionné et étudié toute sa vie, merci Raynald pour ton enseignement.

 

Et que dire des beaux lambris de murs en planches rabotées à la main, em-bouvetées en murs plats ou en assemblages à caissons ; planches finement boudinées aux arêtes.
Planches taillées avec la “forme de l’arbre”, assemblées entre elles en tête-bêche pour garder l’équilibre de l’aplomb.
On dit dans ce temps là, que "les planches dansent sur les murs, sur les planchers, sur les plafonds".

 

Les solives ou poutres de plafond, patinées brun foncé,
ou colorées à l’huile de lin et pigments foncés d’écorce de pruche, de broue noix, de charbon de bois, pour cacher comme le racontait une vielle dame : les chiures de mouches sur les poutres.

Plafonds de madriers, enduits de peintures de chaux, aux teintes variées de pigments rouge oxide, jaune ocre, bleu poudre, vert.

Boiseries enduites de peintures à l’huile, peintures au petit lait ou autres sicatifs de fabrication maison, colorées aux pigments naturels que l’on trouve dans la nature environnante.

Les générations se succèdent et s’enrichissent de la terre. On rénove aux goûts du jour, on cache les “vies brutes et de misères des apparences de “murs d’établissement” par de nouveaux matériaux plus nobles, on veut continuellement faire beau.

On décore les plafonds à couvre joints ou d’assemblages à caissons, accompagnés de belles moulures ornementales d’astragales inversées, de gorges avec doucines “ féminines”.

Chambranles ornementales, de portes, de fenêtres, de placards, allant de la simple planche blanchie au rabot, chanfreinée ou cordonnée au bouvet, Jusqu’à la moulure plus élaborée façonnée par un habile artisan du village.

Portes d’assemblages à caissons, peintes, chanfreinées ou moulurées à plein bois aux arêtes des traverses et montants ou en applique sur ces assemblages de précision qui cernent des panneaux plats ou soulevés à simple ou double reliefs. Des plis de serviettes « retroussent » les coins des plus vieux panneaux.

Locquets, verrous, targettes de fer de main de forge aux mille et un fignolages, ou de fonte des fonderies indutrielles du 19ème.

Escaliers divers pour monter aux combles du grenier, prenant peu de place et de toute formes ; à paliers, en quart de rond, en demi cercle, à pente raide ou moyenne.

Grenier servant dans les débuts d’établissement, au remisage des victuailles, séchage des grains, emplacement pour le gros métier.

Et plus tard, au 19ème siècle Néoclassique, l’étage des chambres, construites en cabanes et qui viennent cacher les belles charpentes anciennes du toit.

 

Tous ces matériaux racontent, à qui sait y lire, la fierté du beau, qu’on fignole à la hauteur de ses moyens et de ses talents.

Ingéniosité débordante d’un petit peuple rurale, dont Michel Lessard a toujours voué un énorme respect dans ses écrits.

Merci Michel, hommage et respect maître !

 

Je remercie pour ce beau clin d’oeil que je reçois aujourd’hui :

Le directeur du Cmaq M. Julien Silvestre

Le président, M. Marc Douesnard

L’organisation du CMAQ dont entre autres, une travailleuse acharnée et passionnée qui adore son travail: France Girard

Je remercie une personne exceptionnelle, qui m’a toujours appuyé dans mes passions, une artiste musicienne chanteuse de grand talent. Elle oeuvre également comme moi, dans le domaine de la récupération ; sa passion est le vestimentaire, avec sa splendide Friperie de haute gamme à Trois-Rivières, qui fêtes ses 25 ans d’existance en 2023.
Ma complice, ma partenaire, ma conjointe : Maryse Béliveau.

Et finalement cet hommage je le rend à mon tour à tous les artisans artisanes, qui oeuvrent dans différentes sphères du patrimoine bâti et ornemental.

Je vous redonne de tout cœur cet hommage.

C’est vous autres les grands champions, championnes, de la protection et de la transmission des connaissances traditionnelles.

BRAVO à tous et à toutes !

 

 

Michel Martel, avril 2023.

 



 

Plusieurs remerciements me sont parvenus et je remercie tout le monde.

 

Un remerciement entre autres, par voie postale et personnalisé, de la mairesse de la "Ville de Bécancour",

(Ma ville que nous habitons depuis 1978 et qui a vu naître nos enfants à Maryse et moi)

m'a surpris et très touché.

 

Merci Madame Allard, c'est très apprécié.

 

Madame Lucie Allard
Mairesse de Ville-de-Bécancour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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